vendredi 13 novembre 2015

L'islam

Beaucoup de questions trouvent une réponse par ici

mardi 27 octobre 2015

L'école de vos rêves...

Quelle serait l'école de vos rêves? Une question, quelques pistes de réflexion...

Enseignant à l'université, je vois surtout les carences du système français : les étudiants ont des manques qui remontent au primaire, pour certains - les fameux fondamentaux -: difficultés à manipuler les outils de base en mathématiques (manipulation d'équations, de fractions,...) et en français (orthographe, syntaxe, élaboration de raisonnement). Pour ces problèmes, la réponse est simple : faire des exercices, dictées, lire pour que ces outils deviennent... des outils et pas des obstacles. Sans aisance à ce niveau-là, il devient très difficile, voire impossible, de progresser dans les domaines plus "avancés".

Ils ont aussi des capacités de concentration limitées - à cause de leurs téléphones utilisés dans la salle de cours, parfois, et aussi de l'abus de télévision et d'internet qui les empêche de développer cette aptitude fondamentale pour tout travail et tout apprentissage. Pour ça, je crois qu'il faut bannir la télévision, les jeux vidéos et internet et compagnie avant 16-17 ans. Ça paraît extrême ? Mais quelle dose de drogue est bonne pour l'enfant ? Car c'est bien de cela qu'il s'agit... Au contraire, il faut développer le goût de l'effort et de la rigueur. De même qu'il y a un plaisir dans l'effort sportif, il y a un plaisir dans l'effort intellectuel. Mais tout le monde n'y est pas sensible de la même façon, et il faut savoir amener l'effort d'une manière qui fonctionnera pour chacun - et à ce titre, on est tous différents.

Peu de mes étudiants savent ce qu'ils veulent faire et beaucoup manquent d'intérêt pour leurs études. On touche là à des aspects très personnels mais l'homme étant un animal métaphysique, qui a besoin d'un "pourquoi", il faut donner du sens et de la perspective à ce qui est fait - mais un sens et une perspective qui élèvent. Pas le redoutable "à quoi ça sert ? ", qui stérilise beaucoup d'esprits, mais apprendre le goût des valeurs "transcendantes", à commencer par le sens du beau et du vrai. Une vertu essentielle est la - saine - curiosité, qu'il faut encourager et développer.

En école d'ingénieurs, les problèmes étaient plutôt au niveau du caractère : un certain nombre d'étudiants se considéraient au-dessus du lot, comme valant plus que les autres et pouvant finalement agir au mépris des lois - morales et autres. A cet égard, l'école a une dimension éducative et je crois qu'il est essentiel de construire un environnement sain et juste : la triche doit être sanctionnée, avec la belle qualité de la sanction, qui permet de dépasser sa faute et de n'y être pas réduit. Il est aussi essentiel de savoir louer les efforts et le travail bien fait, mais dangereux d'avoir des discours - entendus en école d'ingénieurs - du type "vous êtes l'élite de la France", qui développent surtout l'orgueil et l'égocentrisme. A cet égard, les notes sont essentielles et la perspective historique très importantes : l'une montre la marge de progression et l'existence d'un monde objectif extérieur quand l'autre souligne tout ce que l'on doit à nos prédécesseurs. Comprendre notre interdépendance est aussi essentiel, et à tous les niveaux : famille, classe, groupe, société. Dans notre monde individualiste et de petites familles, le sens de la communauté - pour beaucoup - ne peut se développer qu'à l'école. Et sans cela, on risque de rester une petite boule d'égoïsme.

Pour ce qui est des profs, il est évidemment essentiel qu'ils maîtrisent la ou les matières qu'ils enseignent, qu'ils aiment leur métier et qu'ils soient dans de bonnes dispositions pour enseigner. La fonction d'enseignant a en elle-même quelque chose de solitaire, et il peut être intéressant de favoriser une bonne ambiance dans la communauté des enseignants - rôle du chef d'établissement et aussi de tous les membres. Ce peut être par des activités extra professionnelles, l'entraide et des échanges de bonnes pratiques dans la classe, par des lieux d'échange sur les étudiants, etc. L'enseignant doit être bienveillant et mûr - pas egocentré, donc.
Les enseignants doivent aussi être formés à la pédagogie et à la psychologie (sciences cognitives et sciences de l'éducation). Ils doivent de ce fait être conscients des différences qui peuvent exister dans les modes de raisonnement et de compréhension (du particulier au général ou l'inverse, rythmes biologiques, difficulté des exercices adaptée, progressivité, etc.). Ils doivent avoir des trucs pédagogiques adaptés à leur matière : on n'enseigne pas de la même façon histoire, maths, physique, français, etc.
Les professeurs doivent être rigoureux et curieux en matière de pédagogie : il ne s'agit pas de se ruer sur des pratiques nouvelles qui se révèleraient néfastes, ni de rater des opportunités nouvelles qui pourraient vraiment aider les élèves : il faut regarder rationnellement la question des méthodes d'apprentissage et sans état d'âme : si ça marche, on garde, sinon, bon débarras ! (A ce titre, les méthodes globales ou semi-globales sont à proscrire et le mélange des matières est à éviter : ils complexifient trop l'apprentissage pour les élèves dans un premier temps, ce sont des absurdités anti pédagogique).
Le prof doit être modeste : il ne sait pas ce qui pourra porter dans son enseignement ; exemplaire : il a un rôle d'éducateur (il doit donc être exigeant avec lui-même, bienveillant, juste,...) ; rigoureux, pour former les esprits ; enthousiaste, pour susciter l'entousiasme ; cultivé, pour pouvoir mettre son enseignement en perspective...

La communauté enseignante n'a pas rôle d'éducation au même titre que les parents et doit rester modeste à cet égard : ils doivent travailler de concert avec les parents et être au clair sur l'esprit dans lequel on travaille dans l'école : le "contrat moral" doit être présenté clairement aux parents et respecté par tous. En cas de conflit, il faut avant tout veiller à la sécurité et à la justice, éventuellement en visant au moindre mal : l'exclusion doit être possible et effective si aucune autre voie n'apparaît (aussi bien d'un élève que d'un prof, si le contrat moral/projet d'établissement n'est pas respecté).

Le prof ne doit être méprisant ni avec les parents, ni avec les élèves. Jamais. Il doit être mûr et donc constructif. Doit faire la différence entre fautes (à sanctionner) et erreurs (qui nécessitent d'expliquer mais n'ont pas de dimension morale pour l'élève). Le prof, par sa maturité, doit savoir faire la part des choses et ne pas être déstabilisé par les comportements des élèves : il n'a pas à prendre pour lui ce qui est une manifestation d'immaturité. La communauté des profs doit être soudée et se soutenir en cas de problème.
 Le prof doit prendre au sérieux et aimer ses élèves, et ce doit être manifeste. Il doit encourager le sens de l'effort, le sens critique, la curiosité, la remise en question, la gratuité, le sens du beau... en en faisant lui-même preuve.
Je crois qu'un prof doit fondamentalement avoir la foi - au moins dans la vie, dans sa valeur absolue et intangible, dans le respect dû à toute personne, de la plus faible à la plus forte, de tous les points de vue.

jeudi 19 février 2015

Débat science-religion Bricmont vs Arnoult

Messieurs Bricmont (physicien) et Arnoult (théologien) débattent ensemble des relations science et religion (voir ici). Leur débat, très intéressant, m'a laissé un peu insatisfait, et je propose ici une réponse, surtout aux éléments que soulève Monsieur Bricmont.

vendredi 6 février 2015

Amour, éducation...

Quelques réflexions sur l'amour et l'éducation, notamment ce que veut dire être éducateur... pour l'éducateur ? Qu'en est-il de la sanction et du pardon ? Et quelques idées sur l'amour en général...